Les pédiatres sonnent l’alarme sur la hausse des frénotomies linguales

Partager
La frénotomie chez les bébés est devenu à la mode. 'Elle consiste à sectionner le frein qui relie le dessous de la langue au plancher buccal. Les parents y recourent pour faciliter l'allaitement chez un bébé qui a du mal à étirer sa langue en dehors de sa bouche. Mais cette chirurgie du frein de langue n'est pas sans dangers. Les pédiatres et les sociétés savantes sonnent l'alarme et appellent à la vigilance face à son augmentation spectaculaire dans le monde.
Manque d'études scientifiques de qualité
Dans un communiqué publié fin avril, l’Académie française de médecine « émet les plus grandes réserves » sur la frénotomie linguale qui, " effectuée très tôt après le séjour en maternité, permettrait ensuite un allaitement à la fois efficace pour le nouveau-né et le nourrisson, et indolore pour la mère : plus de 420% en Australie en une dizaine d’années". Et déplore le manque d’études scientifiques de qualité concernant cette pratique.
Trois recommandations françaises et internationales récentes ont par ailleurs conclu au manque d’études scientifiques de qualité concernant cette pratique.
D'après l’Académie française de médecine, ces recommandations soulignent :
- l’absence de définition anatomique claire et consensuelle des freins de langue restrictifs et de l’ankyloglossie,
- la nécessité de clarifier les critères diagnostiques, car il s’agit en réalité d’un diagnostic plus fonctionnel qu’anatomique. Si un frein de langue restrictif est parfois reconnu comme l’une des causes de douleurs mamelonnaires et d’arrêt précoce de l’allaitement, il est loin d’en être la cause la plus fréquente. Ainsi, l’existence d’un frein de langue très antérieur fixé à la pointe de la langue et/ou épais ne constitue pas une indication chirurgicale s’il ne gêne pas la succion,
- l’utilité de sectionner chirurgicalement le frein de langue pour améliorer le transfert de lait et/ou soulager les douleurs mamelonnaires,
- l’évaluation de l’âge optimal pour indiquer la frénotomie, de la meilleure technique chirurgicale (laser ou ciseaux), de l’intérêt de manipulations ou d’applications de substances sur ou près de la zone incisée en post-chirurgie, ou encore de l’efficacité et de la durée de l’allaitement sur le long terme en post-opératoire,
- la responsabilité de l’ankyloglossie invoquée dans des pathologies comme le reflux gastro-oesophagien, les difficultés de langage, les apnées du sommeil, les coliques, les difficultés orales lors du passage à l’alimentation solide.
Aucun Commentaire